C’est au printemps 2022 que je reçois un message d’une amie et sommelière, Tammy Brideau, qui m’invite à communiquer avec un groupe d’investisseurs qui entend lancer prochainement de nouveaux vins élaborés au Nouveau-Brunswick. Après quelques échanges avec le directeur de la Coopérative forestière du Nord-Ouest, Guy Paillard m’explique le souhait de l’entreprise à commercialiser des vins à partir de la camerise à ses installations de Clair.
Je suis alors invité à me joindre à la dégustation des vins, afin de permettre la calibration des recettes qui donneront naissance à ces premiers vins de la gamme NOASKA. En fait, le nom NOASKA provient des deux premières lettres NO, qui situent le lieu géographique du Nord-Ouest, et les lettres ASKA font référence aux origines régionales dans le Madawaska, ainsi qu’à la consonnance de haskap qui est le nom anglophone de la camerise.
Le premier contact à Grand-Sault
C’est en mai 2022, dans l’enceinte d’un local au CCNB de Grand Sault, que je retrouve donc quelques personnes invitées, dont mes amis en sommellerie Claude Mercier et Tammy Brideau.
Nous faisons la rencontre de Mike Doucette, chercheur et chimiste du CCNB, et de Dominic Rivard, winemaker et consultant dans le domaine du vin depuis plus de 25 ans. Il est d’ailleurs l’auteur d’un ouvrage intitulé “The Ultimate Fruit Winemaker’s Guide”. Le vigneron Stéphane Nadeau est aussi de la partie.
L’exercice me semble à prime à bord un peu audacieux, alors que les promoteurs expriment clairement le souhait de créer des vins à partir d’un fruit marginal qui rivaliseront avec ceux traditionnellement faits de raisins.
Le but de l’aventure
Après avoir goûté les premiers échantillons, le verdict est cependant unanime, le défi est possible! Voyant mon intérêt pour la suite des choses, je suis alors convaincu que ce projet a aussi besoin d’une distinction sur le plan de la communication. Mes deux chapeaux vont donc cohabiter dans le projet NOASKA. Le Tire-bouchon Griffin pour l’aspect vin, et FineGriffe Communication pour raconter l’histoire et voir à créer une image et un branding qui laissent leur marque.
L’étiquette comme élément de distinction
C’est d’ailleurs dans le processus de conception des étiquettes que l’éveil va devenir encore plus fort avec la rencontre de mes confrères du marketing, dont Jacques Rousseau, de Productions Rouj, et Dominique Babineau, de DB Solutions Marketing.
Ma conviction était bien simple : pour qu’un vin se distingue sur les tablettes à travers des centaines, voire des milliers d’étiquettes, il faut donc se démarquer en originalité et afficher un caractère unique. Déjà, un vin de camerise est en lui-même unique, mais il faut aussi séduire ceux qui magasinent avec les yeux.
Souvent, on entend les gens dire : « J’ai acheté ce vin parce que je trouvais que l’étiquette était belle. » Ce sont ces commentaires qui m’incitent à prendre cette approche pour le projet de NOASKA. Guy Paillard ajoutera avec philosophie « On vendra la première bouteille pour l’étiquette, mais la deuxième pour le goût. »
" Ma conviction était bien simple : pour qu’un vin se distingue sur les tablettes à travers des centaines, voire des milliers d’étiquettes, il faut donc se démarquer en originalité et afficher un caractère unique."
Après quelques semaines en juin, les premières ébauches sont élaborées. Il faut maintenant tester notre théorie et c’est ainsi que Dominique Babineau entre en jeu pour rassembler le public-cible de NOASKA, soit les jeunes consommateurs de vins âgés entre 19 et 39 ans.
Les vins passent le test de la jeunesse
Un focus group est alors organisé à Edmundston pour réunir quelques jeunes afin de les exposer à nos choix d’étiquettes et de leur faire goûter aux vins pour qu’ils puissent nous donner leurs impressions. Ils savaient que c’était du vin, mais nous avons volontairement caché le fait que ceux-ci étaient élaborés à partir de la camerise.
Le verdict était encore une fois unanime : les jeunes sont catégoriques et ils ont appréciés les vins. « Nous en achèterions volontiers si c’était un jour sur le marché », comme ils l’on décrit dans les commentaires du questionnaire que nous avions préparé. Pour les étiquettes, notre intuition était bonne, mais un élément accroche. Dans ces échanges avec notre groupe témoin, ils affirment que l’originalité doit primer, mais on souhaite aussi y retrouver une signification, une histoire.
Réfléchir et persévérer
Après cette soirée, je n’ai pas trouvé le sommeil rapidement. Je devais digérer le tout et réfléchir à cette dimension de l’histoire à raconter. Notre équipe s’est une fois de plus retroussé les manches et, après avoir trouvé l’angle de l’histoire, est retourné à la table à dessin. Sur la base de nouveaux textes et avec l’aide de Théo Paillard (frère de Guy) nous avons accouché des personnages qui vont façonner l’histoire que nous essayons de raconter. Jacques Rousseau est revenu à la charge avec ce qui deviendra le concept des étiquettes.
« On vendra la première bouteille pour l’étiquette, mais la deuxième pour le goût. » - Guy Paillard
L’inspiration au naturel
C’est donc en revenant à la base, que l’inspiration m’a frappé en ce qui concerne les détails de cette histoire. Des producteurs forestiers, des vergers de camerises dans un environnement rural à Clair, au Nouveau-Brunswick. Ici, c’est la nature qui parle, donc nous allons laisser la nature parler. D’ailleurs le slogan qui va servir à promouvoir cette gamme a été facile à établir : NOASKA, bon de nature!
Après quelques recherches, nous avons consacré notre intérêt aux êtres vivants que nous rencontrons dans les vergers de camerises. Il y a ceux qui raffolent des fruits et des arbustes des vergers, et il y a ceux qui chassent les petits rongeurs et les insectes qui gravitent dans cet environnement. C’est ainsi que les quatre vins seront désormais personnifiés par ces représentants du règne animal. Si Disney a fait son marketing avec une souris, NOASKA aura l’appui de deux oiseaux et deux mammifères.
Les quatre symboles de NOASKA
Un « call » de la nature! Un rouge sec qui a du panache, Baker Buck charge vos papilles pour le plaisir.
La ruse est grandiose! Maître Renard, dans son verger installé, tenait en son bec une camerise… et donna naissance à une nouvelle fable. Un rosé qui fera sortir votre personnalité de son terrier!
Que c'est chouette de se rassembler entre amis en sirotant notre pétillant rosé! Un vin susceptible de plaire à n’importe quel bec capricieux, même les plus crochus.
Comme Jazzy le Jaseur, vous prendrez votre envol en profitant de l'effervescence du moment! Ce vin est un oiseau rare et après quelques verres, vous serez un brin plus bavard.
Voilà comment ce projet m’a donné la chance de mettre mes deux passions en action. Le vin et les communications forment mon ADN et je tiens à remercier Guy Paillard et son conseil d’administration pour cette opportunité et cette confiance manifesté tout au long de cette aventure. C’est sans compter tous les collaborateurs comme Jacques, Dominique, Théo, Emmanuelle, Michael, Dominic, Paul et Stéphane. Rien n’aura été négligé pour que NOASKA puisse faire la suite de son histoire.
Il est important de soutenir nos entreprises locales. Boire et manger localement sont de plus en plus des réflexes que les consommateurs adoptent. De plus, quand c’est bon de nature, c’est encore plus facile.
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