L’industrie viticole canadienne est en plein essor, contribuant de manière considérable à l’économie du pays. Moteur économique et touristique essentiel pour les collectivités du pays, cette industrie démontre de plus en plus le sérieux des producteurs afin d’élaborer des vins de qualité.
Même chez nous au Nouveau-Brunswick et chez nos voisins du Québec, les résultats sont de plus en plus notoires. Le réchauffement climatique pourrait également jouer en faveur de nos régions qui traditionnellement doivent composer avec un climat plus rigoureux, notamment en hiver. Les périodes de chaleur qui s’allongent vont aussi aider à la maturation de certains cépages advenant que la planète se réchauffe davantage.
Dans ce texte de blogue je vous invite à découvrir le portrait de notre industrie du vin au Canada.
Des chiffres éloquents :
· En moyenne, une bouteille de vin vendue au Canada génère 36,54 dollars de retombées économiques au pays.
· En Ontario, l’industrie de la vigne et du vin génère des retombées économiques de 4,4 milliards de dollars.
· En Colombie-Britannique, les retombées sont de 2,8 milliards.
· Au Québec, elles se chiffrent à 1,1 milliard
· En Nouvelle-Écosse, c’est un impact de 218 millions.
· L’industrie canadienne de la vigne et du vin emploie plus de 37 000 personnes au pays dans les secteurs de la fabrication, de l’agriculture, du tourisme, des transports, de la recherche, de la restauration et du commerce de détail.
Du vin pas si canadien…
La viticulture au Canada connaît un essor impressionnant, en particulier dans trois provinces, soit l’Ontario, la Colombie-Britannique et le Québec. Ces régions produisent à elles seules plus de 95 % du vin canadien.
Cependant, il y a malheureusement une ombre au tableau. Il est important de noter que 70 % du vin étiqueté comme « canadien » est en réalité du vin en vrac importé de l’étranger et embouteillé au Canada. La pression s’est accrue ces dernières années en faveur d’un meilleur étiquetage pour mieux informer les consommateurs. Ces vins, souvent subventionnés, ont un impact sur nos producteurs locaux.
Ces vins importés à bas prix peuvent réduire la rentabilité des producteurs canadiens, car ils doivent rivaliser avec ces prix. Cela peut affecter leur capacité à investir dans la qualité et l’innovation. Alors, quand vous irez acheter des vins canadiens, assurez-vous qu’ils sont à 100 % canadiens. En effet, la législation canadienne autorise l'appellation « Product of Canada » dès que le produit final contient au moins 25 % de vin local. Certains médias ont déjà soulevé ce problème dans l'actualité par le passé au Québec.
Des monopoles dans les monopoles
Les consommateurs n’ont pas toujours accès aux meilleurs produits. En fait, plusieurs provinces contrôlent ce qui est vendu sur les tablettes de leur magasin contrôlé par l’état. Que ce soit LCBO en Ontario, la SAQ au Québec ou ANBL au Nouveau-Brunswick, nous n’avons pas toujours accès aux vins de plus petits producteurs.
Pour plusieurs, la vente passe par les installations au vignoble, ce qui limite un peu la capacité à se développer davantage. De plus certains gros joueurs de l’industrie ont plus de poids auprès des monopoles provinciaux.
Arterra Wines Canada et Andrew Peller, sont les deux leaders du marché qui représentaient près de 30 % du volume total des ventes de vin en 2020. De nombreux autres acteurs ont des parts de marché plus modestes (3 % ou moins en 2020). Parmi eux se trouvent des acteurs majeurs tels que E & J Gallo Winery Canada, Treasury Wine Estates Canada et Corby Spirit & Wine, ainsi que de nombreux petits domaines viticoles. Par ce fait, il n’est pas étonnant que nos tablettes débordent de certains vins comme le Jackson Triggs.
Une consommation en baisse
La consommation de vin au Canada s’est élevée à 440 millions de litres pour l'année 2020, un volume en baisse de 6 % par rapport à 2019, ce qui représente une consommation de 13,9 litres par habitant annuellement. Les Canadiens sont au 16e rang mondial derrière la Belgique, mais devant les Américains qui sont à 12,6 litres.
En 2022, ce sont les Portugais qui consommaient le plus de vin par habitant sur la planète, avec une consommation dépassant les 67,5 litres par habitant. Toutefois, la tendance porte à croire que cette moyenne pourrait diminuer alors que plusieurs campagnes visent à réduire la consommation d’alcool en général.
En terminant, l’industrie du vin au pays demeure un atout pour l’économie. Si plusieurs consommateurs continuent de consommer des vins d’Europe ou de Californie, la présence des vins canadiens attire de plus en plus d’adeptes.
De plus, l’œnotourisme représente une avenue intéressante pour biens des petits producteurs qui gardent encore un cachet plus artisanal et familial. Par exemple, avec une vingtaine d’établissements vinicoles en Nouvelle-Écosse, ce n’est pas moins de 150 000 visiteurs par an qui fréquentent ces domaines, ce qui apporte près de 50 millions de dollars en recettes touristiques localement.
Donc en juillet, prenez, vous aussi, la route des vacances et profitez-en pour visiter un vignoble canadien et profitez-en pour faire des provisions.
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