À 57 ans, je suis semi-retraité depuis plus d’une année. Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais chaque fois que je regarde le rendement de mes placements, je retiens mon souffle.
Avec l’expérience que j’ai accumulée, je me pose parfois la question s’il n’avait pas été plus sage d’investir dans ce que je connais davantage, c’est-à-dire les vins. Si votre REER a pu vous offrir du 8 à 10 % annuellement, c’est déjà pas mal. En comparaison, je fais le saut quand je regarde la hausse des prix des grands crus.
L'investissement dans les vins prestigieux est souvent perçu comme une affaire de connaisseurs, mais il s'avère être une stratégie patrimoniale de plus en plus prisée. Comparé aux placements traditionnels comme le REER (Régime Enregistré d'Épargne Retraite), l'achat de vins de renom peut offrir une expérience enrichissante tant sur le plan culturel que financier.
La montée des prix touche différents secteurs
Je me suis amusé à faire quelques recherches et je vais vous dévoiler quelques faits intéressants par le biais de mon plus récent article de blogue. Ce n’est peut-être pas scientifique, mais quand je regarde les chiffres, il y a quand même matière à réflexion.
En regardant le coût de la vie actuel et l’inflation des dernières années, je suis bien conscient de l’impact sur le vin aussi. À titre de repère, en mars 2014, le prix mensuel moyen du carburant régulier était 1,34 $ le litre contre 1,63 $ en mars 2024. C’est une hausse de 21 % sur 10 ans et ça risque de se poursuivre. Le prix du panier d’épicerie, lui, a augmenté d’environ 240 % depuis 2000, selon Statistique Canada. Bref, pas étonnant que le vin n’y échappe pas.
L'achat de vins prestigieux est un investissement qui stimule tous les sens. Au-delà de la dégustation, c'est l'histoire, la provenance et le savoir-faire qui sont encapsulés dans chaque bouteille.
Les vins de haute qualité ont tendance à s'apprécier avec le temps, à condition qu'ils soient bien conservés. Cette appréciation peut surpasser celle des marchés financiers, surtout dans les périodes de volatilité économique.
Toutefois il y a aussi de gros bémols. Générer des profits à partir de vins de prestige représente un véritable défi. Cela implique de sélectionner les bouteilles appropriées, de procéder à leur acquisition, de les assurer, de les stocker dans un environnement optimal et de les céder lorsque le moment est propice.
Des records aux enchères
En octobre 2018, lors d’une enchère tenue par Sotheby’s à New York, une somme record de 558 000 dollars a été offerte pour acquérir une bouteille de vin Romanée-Conti de l’année 1945. Cet événement marque un prix sans précédent pour une bouteille de vin aux enchères. Jusqu'à récemment, le montant le plus élevé jamais payé pour une bouteille de vin standard était de 233 000 dollars. Ce record a été établi pour une bouteille de Château Lafite Rothschild millésime 1869, vendue lors d'une enchère à Hong Kong en 2010.
D’autres obstacles à considérer
En raison du contrôle exclusif exercé par l'État sur le marché des boissons alcoolisées au Nouveau-Brunswick et un peu partout ailleurs au pays, les opérations d'achat et de vente sont encadrées par des règles strictes, réduisant ainsi les possibilités de réaliser des bénéfices. Aussi, l’option de vente à l’encan d’une collection de vins rares est sujette à des frais élevés. Opter pour cette méthode entraîne des frais importants : le vendeur voit le montant de la vente réduit de 20 %, tandis que l’acheteur, lui, se voit imposer des frais supplémentaires de 20 % pour l’enchère, auxquels s’ajoute la TVH.
Le REER : sécurité et prévisibilité
À l'opposé, le REER offre une sécurité et une croissance prévisible. Les contributions sont déductibles d'impôt, ce qui peut réduire le revenu imposable. Les investissements dans un REER sont généralement diversifiés et gérés par des professionnels, ce qui réduit le risque. Selon PWL Capital, le rendement moyen des actions canadiennes et américaines a été respectivement de 10,55 % et 12,23 % depuis 1970.
Comparaison du rendement
Si l'on compare le rendement, le vin peut offrir des gains impressionnants. Par exemple, les Bordeaux Grands Crus ont vu leur valeur augmenter de 240 % en 10 ans. En revanche, le REER, avec un portefeuille équilibré, pourrait offrir un rendement annuel moyen de 5 % à 6 %. En faisant des recherches sur des vins que j’ai déjà achetés et bus, mon investissement déjà pour la plupart, je suis resté un peu bouche bée.
Nom du vin | 2024 $ | $ (Année) | % hausse |
Oculus Mission Hill | 189 $ w | 140 $ (2017) | 35 % |
Solaia Antinori | 609 $ S | 247 $ (2016) | 146 % |
Tignanello Antinori | 160 $ S | 104 $ (2016) | 53 % |
Sassicaia Antinori | 283 $ L | 200 $ (2018) | 41 % |
Don Melchor Cab-Sauv. | 200 $ A | 81 $ (2017) | 146 % |
Osoyoos Larose Grand Vin | 65 $ A | 50 $ (2019) | 30 % |
Le Carillon de l'Angélus | 232 $ S | 138 $ (2016) | 68 % |
D. Perignon Moet & Chandon | 333 $ A | 245 $ (2020) | 35 % |
Calera Pinot Noir de Villiers Vineyard | 122 $ A | 80 $ (2020) | 52 % |
BP&F Beaune 1er Cru Vigne de L'Enfant Jésus | 166 $ L | 125$ (2015) | 32,8% |
Comments